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| Embarquement sur la "Rose des Vents" | |
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Invité Invité
| Sujet: Embarquement sur la "Rose des Vents" Jeu 26 Juil - 23:27 | |
| Sur les Chemins des Rûnes
Chapitre 1: Embarquement sur la "Rose des Vents"
Une nuit dans la plaine de la Gouthan
*1*
Une légère odeur de menthe s'élevait des tasses de cuivres couvertes de feuilles d'or posées sur une table basse finement sculptée. Sa fraîcheur emplissait la pièce de réception d'une demeure cossue de Katarik. Des tapis aux teintes rouges, bleues et vertes jonchaient le sol et des fresques ornaient les murs. Depuis la salle d'eau voisine, on pouvait entendre le clapotis d'une fontaine d'intérieure et des fenêtres grillagées parvenaient le brouhaha de la rue et la chaleur de la ville.
Un serviteur pénétra dans la chambre vide, posa un bol de fruits sur un coin de la table, arrangea quelques coussins sur le divan et d'un geste souple emporta la cage des petits oiseaux placée trop près des fenêtres qui restèrent silencieux, accablés par le soleil au zénith. A peine eut-il disparu que deux Nains firent leur entrée dans la pièce d'hôte.
Ils portaient des habits amples et simples, de ceux que l'on porte quand on se sait à égal ou membre d'une même famille. Sans cérémoniel, ils s'installèrent. Le maître de maison, un seigneur dans la force de lâge, portant une courte barbe rousse ornée de perles rouges et des yeux d'un noir intense invita son ami à prendre place.
Le marchand Dweelason de Cirenad, puisque ainsi se nommait le bienheureux propriétaire de ce palais en la capitale des Nains, était le fils aîné du patriarche d’une famille de puissants notables de Katarik et de propriétaires terriens en pays de Marindor par son alliance matrimoniale.
Plus que jamais portés par leurs désirs d'expansion et spoliés par les guerres de Maygars, les dignitaires nains voyaient leur sphère d'influence et leurs intérêts se tourner vers les riches contrées du grand large et du Nord d'Arkania. Riches terres possédant aux carrefours des routes septantrionales, un accès plus grand aux marchés des cités isolées mais prospères des régions côtières et des riches mines de Pandor.
D'ailleurs son interlocuteur avait les traits de ce nouveau monde qui s'ouvrait à la convoitise des financiers, car, bien que portant les habits du pays, le second personnage ressemblait à ces fils de bonne famille des bourgades minières qui résident aux limites du pays de Pandor, au pied des chaînes montagneuses hostiles et enneigées..
Chacun trempa ses lèvres dans les tasses pour goûter aux délices du thé, s'échangeant les politesses et les voeux réciproques. Puis le Dweelason mit son invité sur la route de la discussion qu'il souhaitait avoir avec lui.
Dweelason de Cirenad: Savez-vous, ami, que l'on ne cesse de parler des Thains et des bourgmestres qui ont établis leur autorités sur les rudes montagnes de Marindor. Je me joins aux louanges de la puissance des troupes naines et de la richesse de vos contrées. Néanmoins, Katarik ne cesse de murmurer du danger de ces barbares venus piller nos richesses et nos villes. On parle d'Orcs et de mauvais Hommes descendants des collines du Pandor.
Comte Jonas de Gürland: Cher ami, les louanges de cour du Roy Azaghâl sont comme les puissances de cour, uniquement des mirages qui ne concernent que ceux qui y prêtent foi. Et en ce qui concerne les Hommes soumis (que nous nommons les Matyriots), ils sont certes ignorants et répugnants, mais ils apportent des opportunités à celui qui sait en tirer avantage.
La preuve, je me suis laissé dire que vos affaires dans la Ghoutan (terres cultivées dans l'arrière-pays de Marindor), sur vos terres, vous ferraient bientôt quitter Katarik. Est-ce chose vraie ?
Dweelason de Cirenad: Hélas, cette simple évocation du départ me fait déjà regretter mes jardins et ma bibliothèque. J'ai bien peur que mon séjour auprès des familles de la Ghoutan ne se passe pas en étude des livres savants mais plutôt à leur catapultage sur l'ennemi.
Mais je n'ai pas l'âme du guerrier, ni le coeur aux batailles, je n'aspire qu'a administrer mes terres, veiller à mes biens et cultiver les roses de mon jardin. Je me sens las, mes jambes portent à peine tout le poids de ma vanité de commerçant et la Cour recherche des guerriers vaillants pour mener ses campagnes.
Comte Jonas de Gürland: Biensûr, tout le monde raconte vos troubles de santé, vos fatigues, votre petite mine, l'on dit que l'on vous exile, que l'on vous chasse. Mais certains pensent plutôt que vous vous mettez à l'abri des regards pour monter votre propre entreprise...et trouver la source des Rûnes de pouvoir.
Qui vous accompagnera dans votre périple si ce n'est vos chers rois philosophes ?
Dweelason de Cirenad: (écartant de la main les suppositions de son ami) J'ai promis à mon frère d'emmener son fils à la découverte des terres fertiles de la Ghoutan ; Ulrich Valkirian le Jeune, c’est un jouvenceau, un courtisan qui rêve de bataille…
Comte Jonas de Gürland : Puisse Céleste vous offrir encore des dizaines d'années, mon ami, puisse les Dieux veuiller sur vos expéditions pendant ce temps-là...
Les préparatifs du voyage allaient bon train. Du lever du soleil à son coucher, les coffres et les malles s'empilaient dans la cour de la maison du marchand Dweelason de Cirenad. Des caravaniers et des clans nomades furent engagés pour mener le seigneur nain à bon port. Le jour du départ semblait proche. Partout dans la ville de Katarik, l'on racontait les présages annonciateurs d'une victoire certaine. Des mages et des devins peuplant les allées du bazar et des temples à la recherche d'âmes apeurées proposèrent leur service de charlatan à Dweelason de Cirenad qui les repoussa comme le vent puissant écarte les nuages légers.
Car il possédait cette certitude du Croyant qui sait ses pas guidés par une Volonté que nul roi, nulle muraille, nul esprit ne saurait contenir.
Partout dans la ville des Nains, on louait le retour du noble seigneur sur les terres de ses ancêtres comme une marque certaine de piété et de courage. Des prêtres et des recteurs peuplant les allées des universités et des palais à la recherche d'oreilles avides de leurs palabres proposèrent leur service de savants à Dweelason de Cirenad qui les repoussa comme la lumière écarte les ombres.
Car il possédait cette certitude du Lettré qui sait ses pensées nourries par un Savoir des hommes d'autres temps et d'autres langues que nulle époque, nulle église, nul décret ne pourra jamais étouffer.
Le soir arriva vite sur le dernier jour avant le départ de la cité, le Nain rédigeait, à la lueur des flambeaux, les dernières lettres d’ordre et de créances qu’il fit parvenir à ses agents de la Boutique et ceux du Port de Marindor. Il portait encore sa tunique richement décorés de motifs sombres et pourpres faisant ressortir l’éclat de ses bijoux de poitrail et un col haut et large, habits caractéristiques des courtisans durant les soirées de Katarik. Sa main fine parcourait le manuscrit, le bec de sa plume grattant le papier d’une écriture harmonieuse.
Mais bientôt, il fut interrompu par un valet, portant un flambeau à la main et prévenant son maître que le seigneur Ulrich Valikian souhaitait une entrevue même tardive. Il fit entrer son neveu, rangea sa correspondance dans un coffret de fer ouvragé.
Ulrich Valikian le Jeune: Je vous souhaite le bonsoir, mon oncle. Excusez-moi de vous importuner à cette heure avancée de la nuit, mais je tenais à vous entretenir au sujet de notre départ.
Dweelason de Cirenadl: J’ai crû comprendre que la soirée a été longue pour toi et tes amis, je crains que vous n’ayez offusqué davantage les honorables dames de la Cour, les gens bien pensants pensent beaucoup à vos frasques…Tout de même, la fille du chancelier…voilà une conquête de trop qui vous vaut ce petit voyage avec moi, mon cher neveu.
Ulrich Valikian le Jeune: C’est donc bien ce que je craignais : un exil, une disgrâce ! J’ai toujours désiré prouver ma valeur au combat contre les Hordes, pour la gloire mais je ne supporterais pas de me voir écarté de la Cour pour me retrouver au milieu des clans de barbares et des éleveurs de chevaux !
Dweelason de Cirenad: Sachez que si vous vous sentez exiler, c’est alors que je le serais également, jeune Valikian. Vois ce qu’il se passe à Katarik, cette citée n’est plus que l’ombre d’elle-même, le temps de sa splendeur passée est révolu. La noblesse naine n’est bonne qu’à gloser, le pouvoir se trouve aujourd’hui dans les nouveaux Etats des Hommes et des Mages, voilà pourquoi notre famille a décidé d’intensifier ses affaires avec cette région. C’est une mission de confiance que l’on nous confie, tâchons de nous en montrer digne. Je veux vous voir demain matin, aux premières lueurs de l’aube, fin prêt pour notre départ. Mon carrosse se tiendra dans la haute-cour, vous voyagerez avec moi, tandis que le reste du convoi nous suivra par la suite.
Ulrich Valikian le Jeune: Il sera fait selon vos désirs, mon oncle. Une escorte nous accompagnera-t-elle dans ce périple ?
Dweelason de Cirenad: Uniquement des chevau-légers, je ne tiens pas à ce que notre compagnie soit repérée sur les grands chemins et nous mette en danger. Depuis l’arrivée des Barbares, les convois se font rares et les brigands les repèrent facilement.
Je vous souhaite la bonne nuit, mon neveu.
Le seigneur nain regarda son neveu repartit avec un air d'incroyable dépit. Un sourire se fit sur les lèvres du rusé marchand. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Embarquement sur la "Rose des Vents" Jeu 26 Juil - 23:28 | |
| *2* Les premiers rayons de soleil pointèrent aux cimes des montagnes de l'Anti-Ghoutan et frappèrent les hautes tours de Katarik. Un ciel rose et bleu marine s'étendit au-dessus de la région encore verdoyante. Une petite troupe composée de cavaliers à la mine sombre sous leurs casques noirs, portant une armure légère, patientait dans la cour endormie d’une riche demeure de la ville. Des valets en livrée portaient des flambeaux devant les grilles tandis que les chevaux, impatient, piaffaient et frappaient du sabot contre le pavé. Quelques fenêtres étaient illuminées dans toute la maison demeurait plongée dans le silence et l’ombre. Bientôt l’agitation se fit au pied des escaliers blancs qui menaient aux appartements privés de la demeure, des bougies furent allumées dans le grand hall, le long des couloirs de l’étage. Une porte s’ouvrit pour laisser sortir le Marchand Dweelason de Cirenad vêtu d’habits de voyage simples et fonctionnels, un turban brun, une ample chemise blanche et une tunique de lin décorée d'appliqués bleus. Un large manteau de fourrure fut jeté sur ses épaules par son valet de chambre qu’il réajusta au mieux sur ses habits. Quand il arriva en bas des escaliers, on lui tendit une paire de gants et une canne finement sculptée. On ouvrit la large porte de bois perlée par la rosée, Le Marchand vissa les plumes vertes et bleues sur une émeraude de son couvre-chef; elles se balancèrent au gré du vent léger et froid qui parcourait les rues de la cité. Ulrich Valikian le Jeune sortit du carrosse pour venir à la rencontre de son oncle, arrivant à sa hauteur, il lui fit la révérence puis lui donna son bonjour. Les deux nobles nains regagnèrent le véhicule, les valets ouvrirent les grilles sur des ruelles vides, l’escorte de cavaliers se mit en mouvement, bientôt suivit par le carrosse. La troupe traversa la ville endormie au petit trot, seules les patrouilles de hallebardiers et des porteurs d’eau regardèrent passer le carrosse aux armoiries de Dweelason de Cirenad, fenêtres fermées par des volets de bois. Elle arriva rapidement aux portes de la ville, les gardes firent monter les herses et les lourds battants s’ouvrirent lentement jusqu’à laisser entrevoir au loin le défilé des montagnes du domaine et les brouillards matinaux planer sur la lande. Le carrosse franchit les portes et la troupe longea un instant les hauts remparts de la cité pour rejoindre la route pavée principale du Royaume. Cette voie serpentait entre les très nombreux villages qui jouxtaient le territoire de la cité, ils furent rapidement traversés. La dixième veille de la matinée arriva quand le riche marchand traversa le dernier bourg dépendant directement de Damas, l’escorte de Dweelason de Cirenad avait rejoint les rives de la Barada et remontait le cours du fleuve en direction des monts escarpés. Par certains endroits la route carrossable était défoncée par la force des tremblements de terre qui avaient secoué la région, à moitié engloutie par les eaux, obligeant l'escorte à emprunter des chemins à travers champs. Les villages avaient su rapidement reconstruire les habitations de torchis mais les grandes installations, les temples et les forts de briques n'avaient que peu résisté à l'intensité du cataclysme. L'on fil halte au pied d'un ancien aqueduc qui s'était fendu et laissait échapper une partie de l'eau qu'il charriait dans la région. La nuit tomba tandis que les caravaniers montaient le bivouac près du point d'eau providentiel. Les tentes furent aménagées sur un sol favorable et des feux allumés. Rapidement les hommes et les Nains se retrouvèrent autour de leurs marmites fumantes et le Marchand retrouva ses coussins mœlleux dispersés sur les épais tapis jonchant le sol de sa tente. Dweelason de Cirenad se vêtit d'une simple tunique de lin blanc, tête découverte, ôta ses souliers et fit quelque pas dans l'herbe grasse et l'obscurité de la nuit. Il s'arrêta à l'écart du camp puis leva son regard vers le ciel étoilé et calme. Il admira le spectacle d'immensité un instant, puis alluma la petite lampe de cuivre qu'il apporta avec lui. La lame scintilla dans son écrin ouvragé, éclairant d'une lueur vacillante les plantes environnantes. Dweelason de Cirenad saisit un rouleau de papier accroché à sa ceinture de soie, le déplia et lut l'écriture sûre qui recouvrait le parchemin. Excellence, Très Pieux et Puissant Dweelason de Cirenad,
Vos voeux ont été comblé, Céleste a épargné vos fils dans Sa grande bonté. La nef qui les a fait quitter Mythan à la veille de Sa colère a accosté sans encombre au large de Marindor. Vos amis ont pris soin de les couvrir aux yeux de nos ennemis et le Grand Dieu a détourné la malice de leur route.
Suivant vos instructions, les plus jeunes ont pris le chemin de Katarik (peut-être les croiserez-vous en chemin), l'aîné prendra la mer au moment où vous lirez ces lignes, il sera accueillit dans la maison de votre cousin de Kilnad-Ovosk.
Céleste a béni votre famille, Monseigneur. Acceptez Ses faveurs comme un signe d'élection à votre égard dans la tempête qui approche.
Je suis votre dévoué serviteur,
Nâtan-Mélèk Le Bijoutier rangea précieusement la lettre, éteignit la lanterne et rejoignit sa tente où l'attendait son neveu, affalé devant les mets que lui servaient des domestiques humains élevés enfants dans les territoires nains et instruis à la cour des Princes de Marindor. Ulrich Valikan le Jeune se fit remplir une coupe de vin et la but d'une traite. Ulrich Valikan le Jeune: Mon oncle, Monseigneur ! Je crois que ce petit voyage ne me déplaît pas tant que cela finalement. L'air de la campagne me fait le plus grand vin...bien...et m'a ouvert l'appétit !Il loucha vers les jeunes paysannes qui amenaient les couches sous la tente. Oui, l'on raconte que les femmes de la Ghoutan sont fort rustres et bien plus grossières que les femmes du monde, mais infiniment moins compliquées. Laissez-moi jardiner un mois sur vos terres, mon oncle, que je goûte à toutes ces fleurs sauvages !Ulrich Valikan passa sa main baguée sur sa barbe blonde naissante ne quittant pas les jeunes filles des yeux qui s'éclipsèrent mi-rieuses, mi-boudeuses sous son regard gourmand. Dweelason de Cirenad: Mon cher neveu, ces fleurs-là et leur parfum vous tourneront vite la tête. Prenez garde qu'en lieu et place d'un jardin de roses, vous ne cultiviez bientôt un potager de courges.Ulrich Valikian le Jeune: Mon oncle, la sagesse vous appartient, mais, de grâce, laissez-moi la bêtise pourvu que j'ai l'ivresse ! La bonnne nuit, Monseigneur.Ulrich Valikian le Jeune embarqua une jarre pleine de vin sous un bras et prit une large coupe de fruit sous l'autre, fit une révérence à son oncle et disparut au dehors à la poursuite des jeunes servantes. Dweelason de Cirenad: La bonne nuit, mon neveu. La nuit est nôtre et nous avons chacun de bonnes raisons de nous réjouir !(HJ: voilà, j'inaugure mon Rp sur SoW, désolé du retard mais j'avais pas mal à faire IRL. J'espère que cet Rp va vous plaire. Ceux qui s'étaient inscrits pour le RP pourront commencer à poster dès l'arrivée de Dweelason de Cirenad et de Ulrich Valikian le Jeune au Port de Marindor. Merci) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Embarquement sur la "Rose des Vents" Ven 27 Juil - 16:11 | |
| *3*
Dweelason de Cirenad passa la nuit à la lueur des lampes de cuivre brûlant sur un petit autel. A travers les voiles légers de son habitation, il pouvait voir s'animer les ombres des hommes de garde penchés sur leurs feux de bivouac, les rires des joueurs de dés et au loin le chant et la musique langureuse de servantes préparant les vivres pour la route du lendemain. La nuit était chaude et calme, d'une chaleur apaisante. Qui eut pu croire que ces régions du Nord, si proche des rigoureuses montagnes froides, aux glaciers éternels, pouvait offrir tant de réconfort aux sens, au corps mais aussi à l'esprit.
Allongé sur sa couche, le Nain parcourrut ses parchemins tirés d'un coffre richement travaillé. Il fronçait parfois le front en regardant les sommes et les pièces d'or s'accumulant sur des colonnes de dépenses, mais il savait que cet investissement était nécessaire à des richesses futures. Toutefois, le marché était de taille et l'expédition cruciale. Nul ne devait savoir qu'il quittait le pays de Marindor, l'enjeu était trop grand. Voilà pourquoi il tenait à y participer en personne.
Il se leva et rangea ses papiers auprès de sacs scellés contenant plusieurs pièces d'or chacun. Dweelason écarta un pan des voiles de sa large tente et laissa le vent qui parcourrait la plaine de la Ghoutan. Les fantassins humains qui gardaient les entrées de sa tente se retournèrent et aperçevant le visage du marchand se regardèrent d'un air entendu et reprirent leur poste, fixant l'horizon. Dweelason de Cirenad jetta un regard sur les petits points lumineux dans l'obscurité, au loin, ces villages perchés; on pouvait deviner les contours des premiers collines de l'Anti-Ghoutan et derrière, les silhouettes majestueuses des montagnes, noires, sombres et imposantes dans la nuit d'Arkania.
Dweelason de Cirenad trouva rapidement le sommeil car il n'était pas Nain à s'inquiéter aisément, nulle hantise ne pouvait l'en priver. Il rêva des voiles et de mers, mais surtout il rêva de rûnes. Les Rûnes. Voilà où réside la richesse de ce monde qui renoue peut à peut avec les anciennes légendes et les mythes d'antan. Plusieurs générations d'hommes sont autant d'amnésies et les dragons disparurent dans le folklore populaire. On se tourna vers le fer et le feu, vers l'industrie, le commerce; les Nains se tournèrent vers la pierre et l'or, les Hommes vers la guerre et le pouvoir, les Mages s'enfermèrent dans leurs hautes tours attendant leur heure. Cette heure où, sortis tout droit de la peur et des cauchemars, des hordes dévaleront des collines et sortiront de l'océan pour abolir tout sur leur passage. La magie sera la seule arme et celui qui la contrôle gouvernera toute chose en ce monde. Dweelason de Cirenad comprit vite que la poudre et la fonte ne suffiront plus dans les temps qui s'annoncent, et qu'il lui fallait trouver le filon d'une richesse certaine.
Les Grands comme les moindres des royaumes d'Arkania se rendront bientôt à l'évidence quand sans cette denrée rare et précieuse, toute bataille est perdu d'avance, que sans rûnes tout espoir s'éteint. Dweelason de Cirenad rêva cette nuit-là, dans la plaine de la Ghoutan, qu'il tenait la clé qui ouvrira et fermera les vannes de cette puissance... |
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